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La Commune déléguée et son histoire

La commune se situe au nord du département du Rhône, limitrophe avec le département de la Loire, situé à 8 kms de Cours La Ville et à 19 kms de Lamure s/ Azergues.

En plein coeur du Beaujolais Vert, pays de moyenne montagne, elle offre une grande variété de paysages par ses vallées étroites alimentées de cours d’eau, ses sentiers pédestres, ses routes et chemin en balcon et ses prés et ses forêts.

Elle offre une superficie de 1 027ha, une population de 331 habitants et possède 56 résidences secondaires. Elle est desservie par la départementale suivante : RD64 de Cours La Ville au Poteau en direction de Ranchal et de St Vincent de Reins.

Sa principale richesse reste la forêt de douglas étendue sur plus de 60% du territoire communal. Le tourisme de par la diversité des circuits boisés offerts, reste un atout non négligeable de ce village. L’activité agricole est représentée par deux fermes laitières et des bovins mis à l’embouche.

 

 

L'histoire de Thel

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L'histoire de Thel est assez peu connue et la commune n'a pas attiré la curiosité des historiens ou des archéologues. Aussi, le destin de ce petit village du Haut-Beaujolais se confond avec celui de toute la contrée, jusqu'au XXe siècle, où Thel sort de son anonymat dans des circonstances tragiques.

De l'époque paléolithique ne subsiste aucune trace dans la région. Peut-être y a-t-il eu des habitats éphémères, mais aucun objet n'a été retrouvé de cette époque.

Les premières traces de vie humaine apparaissent, dans la région proche, au néolithique. La contrée est habitée par des agriculteurs-éleveurs, qui pratiquent des rites religieux. Mardore possède un lieu-dit appelé autrefois Pierre Levée, qui rappelle sans doute la présence d'un menhir. À Thel, peut-être y a-t-il eu un mégalithe au hameau de Corgié, encore présent au XVIIe siècle, mais ce ne sont que des suppositions. Des haches, des couteaux en silex ont été exhumés à la Croix de la Fin à Arcinges, au Crêt-Loup à Écoche ou encore au Cergne, à Sevelinges et à Lagresle, mais sur la commune de Thel, aucune découverte n'a été faite. On peut cependant penser que ces premiers habitants sont au moins passés avec leurs troupeaux sur le territoire, ou ont chassé dans les bois qui devaient recouvrir toute la région.

Avec l'arrivée des Gaulois et l'installation de la peuplade des Éduens, la région de Cours prend une importance stratégique, puisque nous sommes en territoire Éduen, à la limite des Ségusiaves et des Arvernes, autres peuplades gauloises. On trouve la trace, vers le col de la Bûche, d'un oppidum gaulois, forteresse défensive, et on a découvert une tombe de chef gaulois. La présence humaine est donc bien attestée à cette époque dans la région, de la Bûche à la Croix Couverte, à Sevelinges ; à Thel, nous n'avons aucune trace, mais à proximité, au Crêt de Formont (La Ville) et au Mont Pinay (Ranchal), comme à Mardore, on trouve des traces d'habitations en pierres sèches. On peut donc supposer que le territoire de Thel, s'il était exploré, livrerait certainement des vestiges de la civilisation gauloise, mais elles sont trop discrètes pour intéresser les archéologues.

À l'époque gallo-romaine, des voies romaines secondaires devaient desservir toute la contrée. On connaît un tronçon de route à Mardore. Écoche a des tombes qui ont fourni de la vaisselle funéraire, ainsi que des tuiles attestant la présence d'habitations gallo-romaines. Un habitant de Thel a dit avoir trouvé un grand nombre de débris de tuiles en labourant un champ du côté de Gouttes-Noires, mais il n'a pas conservé ses trouvailles. On peut donc supposer que le territoire de Thel a connu également une occupation gallo-romaine, car cette région était une voie de passage de la vallée de la Saône et du Rhône (et de la capitale, Lugdunum) vers le bassin de la Loire et le nord par les Écharmeaux. On sait qu'il y a eu également une importante concentration humaine à cette époque au Cergne et à Sevelinges.

Le Haut Moyen Âge n'a pas laissé de traces ni sur le terrain, ni dans la mémoire des gens. C'est une période trouble où, probablement, la vie s'est retirée. Les constructions gallo-romaines ont sans doute été détruites et les gens vivaient ici de manière assez fruste. Les abbayes restaient les derniers foyers de civilisation. Le territoire de Thel, qui n'existe pas encore, appartient à l'ager ticiacensis (domaine de Thizy), de la cité de Mâcon. La féodalité et l'église régulière se partagent le domaine : rapidement, le sire de Beaujeu et le prieur de Charlieu règnent sur le territoire. Des seigneurs féodaux, serviteurs de Beaujeu, vont s'imposer en prenant une partie de l'ancienne cité de Mâcon et en s'emparant de la forteresse de Tourvéon et des pays qui l'entourent. Ils contrôlent ainsi les Écharmeaux, point de passage important entre le nord et le midi, puis s'étendent petit à petit.

Au XIIe siècle, les sires de Beaujeu s'étendent au-delà de la vallée de l'Azergues, jusqu'aux Sauvages et à Violay, et s'allient avec les comtes de Forez. Ils établissent des châtellenies à Lay et Perreux, le long de l'importante route de Roanne à Neulise. Vers le nord, les relations avec les ducs de Bourgogne étaient plus délicates, mais Beaujeu avait obtenu en fief cette région, qui était déjà tournée vers le sud plus que vers la Bourgogne.

Aux sires de Beaujeu, qui détiennent le pouvoir politique et judiciaire, s'adjoint l'abbaye de Charlieu, qui règnera spirituellement et économiquement sur la région.

 

L'essentiel des informations se trouve dans deux publications :

Collectif, Cours et sa Région, Annales de la Société d'émulation de Cours, 1926.

Sarry, Alain, Un blason pour la commune de Thel (département du Rhône), Villars, 1990.

 

 

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Fondée en 872 par Gausmar, cette abbaye puissante va assez rapidement décliner et elle s'affiliera à l'abbaye de Cluny qui ne cesse de croître. Charlieu va cependant jouer un rôle important au Haut Moyen Âge, en restant le centre de culture et de civilisation, en créant des prieurés, comme à Thizy, et en protégeant les derniers gallo-romains, les colons et les défricheurs. Les sires de Beaujeu vont appeler les moines de Charlieu à Cours où ils ont droit de collation (ils nomment à la cure et perçoivent la dîme).

Les seigneurs de Cours (seigneurs d'Estieugues) dépendent des sires de Beaujeu par la châtellenie de Thizy, où résidaient leurs représentants. Ces seigneurs locaux n'ont guère de pouvoir. Ils en prennent davantage à partir du XVIe siècle, quand ils peuvent acheter le droit de haute justice sur leurs terres.

Ce territoire finalement assez peu convoité va passer de mains en mains lorsque la lignée des Beaujeu s'éteint, au XVIe siècle. Il reviendra finalement à la famille Vauban qui le conservera jusqu'à la Révolution.

La vie à Thel pendant tout l'Ancien Régime sera celle de tous les villages de la région. Le climat rude, une terre assez pauvre et un relief accidenté rendent la culture difficile et les profits restent maigres. Les exploitations sont petites, l'élevage est assez peu développé à l'origine et si les cultures sont aujourd'hui rares, la terre étant surtout occupée par des plantations de douglas, essence introduite au XIXe siècle, il n'en a pas toujours été ainsi et jusqu'à la dernière guerre, les cultures et les prés dominaient dans toute cette contrée.

Le village ne sortira de l'anonymat que pendant la seconde guerre mondiale, lorsque le maquis de Chauffailles viendra s'installer sur les hauteurs de la Chèvrelus. Infiltré et dénoncé, il est encerclé par les Allemands la nuit du 2 au 3 mai 1944. Malgré l'infériorité numérique, une partie des hommes arrive à s'échapper, mais 13 sont morts au cours du combat et 6 fusillés un peu plus loin. Cet épisode sanglant est commémoré tous les ans.

 

La paroisse de Thel ne doit donc probablement naître qu'au cours du Xe siècle au plus tôt, comme beaucoup de paroisses de la région, et la première mention qui en est faite date de 1284.

La légende dit que saint Pierre, passant dans la région, découvrit Thel, qui ne portait pas encore de nom, et fut émerveillé par le site. À la vue de ce magnifique paysage, il se serait écrié : « Tel est le pays, tel il restera ! », et le nom est effectivement resté, tandis que saint Pierre est devenu le patron de la paroisse.

En réalité, le nom vient du latin tilia « tilleul » qui a donné til, tel, tè, teil en ancien français et dans les anciens patois de la région. La dénomination d'un lieu par sa végétation est très courante, comme on le voit à Thel même avec les lieux-dits « Croix du Fou » et le ruisseau de Fay (hêtre), l'Orme, le chemin des Agreles (houx), les Épinays, le Brurel et les Bruyères, les Fouilloux, etc....

 

Le village a donc longtemps pratiqué la polyculture et l'élevage. La population est passée de 300 habitants au XVIIe siècle à près de 1250 aux alentours de 1850, époque du plein essor de l'industrie textile, pour retrouver le niveau du XVIIe siècle aujourd'hui.

Le paysan, devenu paysan-tisseur au XIXe  siècle, a aujourd'hui quasiment disparu, puisqu'il ne reste plus que deux fermes à Thel, mais le tissu industriel reste assez dense et prospère : la filière bois est représentée dans toutes ses activités dans la commune : exploitation de la forêt, bûcheronnage et débardage, transformation en bois de chauffage, sciage, charpente et ébénisterie.

Mais on trouve également une entreprise horticole, des entreprises de maçonnerie, une entreprise de transports et une usine de tissage et de confection, qui conservent à Thel une activité assez importante pour une petite commune.

Ces activités sont en outre soutenues par les commerces locaux (épicerie et café-tabac-presse) et par une école de deux classes accueillant près de 35 élèves.

 

À l'écart des grandes voies de communication et à 720 mètres d'altitude, entourée de forêts propices aux randonnées, Thel vit des jours paisibles et reste un havre de paix au milieu des montagnes.

 

Pour plus de détails sur cette sombre période et l'histoire du maquis de Chauffailles, voir le site internet qui lui est consacré : http://www.memorialdethel.org/.